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L'Arboretum de Pierrefeu

L'arboretum de Pierrefeu est relativement peu connu. Pourtant, installé dans une aire de pique-nique près d'un centre de traitement des déchets, le sentier de l'arboretum permet de faire une véritable découverte de la Nature et des impacts environnementaux de notre société de consommation, notamment sur la question du devenir de nos déchets ménagers.

Ou comment allier progrès, gestion de l'environnement et découverte de la nature.

Parking

Sortir de l'autoroute à Pierrefeu, traverser le village en direction de Collobrieres (D14). Après le château de Montaud, tourner à droite dans l'aire de pique-nique.

Mardi 24 Avril 2012

Comme il n'y a pas que de longues randonnées à faire dans la vie, l'appréciation de la nature passe également par l'appréciation de lieux facilement accessibles en famille, pour un pique-nique en pleine nature ou pour apprécier une simple promenade lorsque le temps menace d'être pluvieux.

Par ailleurs, en consultant la carte de la ville de Pierrefeu et de ses environs, je suis tombé sur une zone décrivant un "centre d'enfouissement", situé à 169 m d'altitude, c'est-à-dire sur les hauteurs des collines surplombant cette zone du Réal Collobrier, la rivière qui traverse le village de Collobrières. Qu'est-ce qu'un centre d'enfouissement ?
Pour faire simple, il s'agit d'une décharge destiné au stockage de déchets non recyclables ou peu recyclables (car opération trop coûteuse par exemple). Ces centres sont le plus souvent installés dans d'anciennes carrières. D'après la carte, le centre d'enfouissement de Pierrefeu ressemble effectivement à une carrière à ciel ouvert, à l'image de la carrière de Fieraquet à Tourris (Le Revest).

Après renseignements, le centre d'enfouissement de Pierrefeu est un Centre de Stockage de Déchets Ultimes (CSDU) de classe II (i.e. pour les déchets ménagers). Aujourd'hui, le terme consacré à ce type de centre est une Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux (ISDND). Le centre de Pierrefeu est sous la responsabilité du Syndicat mixte Intercommunal de Transport et de Traitement des Ordures Ménagères de l'Aire Toulonnaise (SITTOMAT). Ce site est, en 2012, en gestion auprès du groupe Pizzorno, spécialiste dans ce domaine. Selon le SITTOMAT, en raison de l'étanchéité du site, il n'y a pas d'infiltration dans le sol. Cette précision suppose certainement qu'il doit y avoir des débats autour de ce sujet.
Notons tout de même que le CSDU de Pierrefeu reçoit 30 000 tonnes de résidus ménagers non valorisable sous forme d'énergie tous les ans !

Comment fonctionne un ISDND ? Des casiers sont creusés dans le sol et délimités par une digue étanche évitant le débordement du lixiviat (une sorte de "jus de poubelles"). Le fond et les bords du casier sont munis d'une géomembrane et d'une couche de drainage. On y déverse les déchets. Le lixiviat est le produit liquide des déchets (tout ce qui "coule" des déchets ménagers). Pour éviter qu'il se mélange aux eaux de pluie, un système de fossés est créé afin de récupérer les eaux pluviales. Les lixiviats sont récupérés par le système de drainage pour être traités ultérieurement (sur place ou dans un autre centre).
Les gaz produits par la fermentation des déchets organiques (ou biogaz) peuvent être récupérés.
Lorsque la capacité maximale de stockage est atteinte, les casiers sont refermés par un procédé qui permet la réimplantation de la végétation.

Le centre d'enfouissement se situant à seulement 25 km des îles d'Hyères et du Parc National de Port-Cros, il est considéré par les scientifiques dans l'étude des populations de Goéland leucophée. En effet, la décharge ne contenant pas de déchets dangereux, elle sert de réserve de nourriture à une forte population de laridées. Rien d'étonnant donc d'y voir de nombreux goélands (plus d'une centaine) en ce mardi printanier.
Mais en ces temps de migrations, les laridés ne sont pas les seuls à arpenter les airs autour de la décharge : deux Milan noir volent au-dessus des eucalyptus, dans un plafond plus bas que celui des goélands qui planent avec les cumulo-nimbus.

Singulière donc, la présence de cette zone de repos, constituée de tables de pique-nique, de deux mares aux grenouilles, d'un parcours de santé et d'un sentier botanique traversant un arboretum.
L'aire André Luglia permet de faire une halte ombragée pendant les beaux jours de la fin du printemps ou de la fin de l'été.